Étape 1



Numériser des films argentiques


L'arrêt de commercialisation des scanners Nikon m'interroge sur la numérisation future de mes films.

Ceci est un essai fait seulement pour me rassurer en cas de panne de mon scanner (il va bien actuellement, merci !) donc avec un budget alloué raisonnable.

J'ai un canon 5DII, une table lumineuse 5200K, un statif de reproduction Alpa (une bonne cuvée, 50 ans d'âge), les passe-vues du coolscan 8000 et un niveau pour bricoler.
J'ai acheté une optique macro Sigma 2,8/70mm DG EX (200 € occasion, l'objectif n'est plus fabriqué) d'ailleurs pouvant servir à autre chose que de la reproduction de document.

Essai sur film 35 mm

Pour ce test, j'ai numérisé en positif à 4000 dpi un film Trix  (passe vue avec glaces, le film étant très incurvé). Nikon coolscan 8000ED. fichier tif 16 bits 5700x3800 pixels


L'autre image est photographiée à f5,6 (diaphragme le meilleur en rapport 1:1 pour cet objectif), mise au point manuelle sur l'écran arrière avec la loupe x10, le point est fait sur le grain du film. Pour la prise de vue: relevage du miroir et retardateur 2 ou 10 secondes.
fichier RAW 5400x3600 pixels
L'exposition doit être pour une image claire (à droite de l'histogramme) afin d'éviter de générer du bruit dans les zones sombres du film.




Les images sont inversées avec une correction des niveaux.
















































Outre la rapidité de la numérisation, les pétouilles et rayures sont moins visibles.
Un exemple sur cette image.






Rayures sur le support du film

Essai pour le meilleur diaphragme de l'objectif


Les tests donne cette optique meilleure à 5,6, ici elle semble meilleure à 4


 Essai sur film 120 mm

Ici on réduit le film 56x56 mm à 24x24 mm, 3744 pixels de côté. rapport 1:2,4
Impression possible: 30x30 cm à 300 ppp
Pour l'instant j'ai numérisé un "6x6" à 2000 dpi et photographié une partie équivalente
 du négatif en rapport 1:1.


Hasselblad 501 4/150 mm TriX


Le grain parait plus net (punctiforme) avec le scanner cependant l'impression de netteté (sur la route) est très bonne sur le film photographié.

Étape 2 (intermédiaire)

Le statif a été changé pour un objet apte à supporter un poids plus important, un agrandisseur pour moyen format aussitôt amputé de sa partie "divine" pour une fonction plus terrestre avec lumière en bas.
Achat d'une optique Nikkor-AM ED 120mm f/5.6

[ http://www.kennethleegallery.com/pdf/Nikkor_LargeFormatLenses.pdf ]

Fabrication d'une planchette copal#0 avec 2 plaques d'aluminium de 1 mm vissée sous le soufflet.
nb: il vaut mieux en trouver une déjà faite !

Le parallélisme est contrôlé avec un niveau.

La prochaine étape étant des essais avec un dos numérique encore à trouver et en comparaison un Hasselblad avec un 100 mm & bagues allonges avec le même dos.

Cette installation (focale et soufflet) permet des rapports de grandissement maximum de 1,2.


Négatif n&b 4,5x6, Bronica ETR & Ilford FP4 photographié avec rapport de grandissement=1 à f5,6 et 1/2 seconde.
APN (Canon 5DII) 24x36 en 4 fichiers assemblés pour une image de 9300x7100 pixels

Détails de 650x450 pixels




détail sur les parties opaques du négatif contrasté (surdéveloppé)




Répartition de la lumière sur la table en rapport de grandissement de 1:1



Étape 3

Je rappelle que mon cahier des charges était:
Numériser des films 120 (scanners actuels à prix "modérés" de qualité non satisfaisante).
Installation pouvant occuper un espace réduit (après démontage).
Utiliser des éléments déjà en ma possession.

Le but était d'obtenir des fichiers numériques de qualité permettant un tirage en 40x60 cm.

La première étape a été de numériser des films 35 mm avec le capteur 24x36 d'un APN et de comparer les fichiers avec ceux obtenus d'un coolscan 8000.
Puis de faire plusieurs prises d'une image 6x6 assemblée en seul fichier correspondant à un fichier obtenu par le même scanner.

Force a été de constater que le 1er statif ne pourrait supporter un poids plus important que l'APN et son objectif d'où l'achat d'un agrandisseur susceptible d'être transformé (l'offre est pléthorique) et la recherche d'une optique dédiée pour la macro (l'offre est restreinte), j'ai trouvé (trop) rapidement un Nikkor 5,6/120 mm monté sur obturateur copal. Cette étape intermédiaire a consisté en la même acquisition avec 4 prises assemblées pour un fichier unique avec le capteur de l'APN et comparaison avec la précédente étape (fig.14).

La dernière étape a été de remplacer l'APN par un dos numérique et d'assurer la cohésion mécanique et optique de l'installation.

Quelques notations (en vrac):

Le parallélisme est mesuré à 3 niveaux: interface dos-boîtier, objectif et passe-film.

Le choix d'un 120 mm dédié macro. est lié à l'opportunité d'en trouver un et non au choix de la focale, un 80 mm aurait permis de diminuer le tirage du dispositif et de supprimer le boîtier (un 500c à l'état d'épave) remplacé par une platine simple adaptée au dos numérique.

Le statif de reproduction est adapté à partir d'un agrandisseur moyen format que l'on trouve pour un prix modique (ici 30€)

Les facteurs de conversion sur le petit côté du film sont respectivement de 1,3 et 1,7 pour les 4,5x6 et 6x6 donc nécessitent des facteurs de grandissement de 0,78 et 0,6 pour un capteur de 43,8x32,9 mm.

Tel quel ce dispositif permet la capture depuis un 24x36 plein cadre à une surface d'environ 13x22 cm permettant de faire une demie planche contact de film 120 de 4,5x6 à 6x9.

Le passe-vue consiste en un carton épais ajouré en fonction du film qui est aplati par une seule plaque de verre.

Pour les planches contact, le film est simplement posé sur la table lumineuse (fig.15).

Essai comparatif avec Hasselblad 3,5/100 mm et bague allonge de 55 (fig.14).


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1
La table lumineuse est le seul élément qui n'a pas changé depuis l'étape 1
2
3
4

Hasselblad 3,5/100+55
5



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Essai comparatif 100 vs 120
6
Détail des images avec Objectif Hasselblad 3,5/100mm c + bague allonge de 55 à f:8 (G=0,68)versus Nikkor AM 5,6/120mm(G=0,60)
Le 3,5/100 n'est pas étudié pour la macrophoto !
nb: les manipulations sont compliquées sur un objectif Hasselblad C en raison du couplage des bagues vitesse/diaphragme  lors du passage de la position B qui a permis de faire la MAP, mieux vaut avoir un CF.

Ceci ne préjuge pas du résultat obtenu avec une optique adaptée (120mm macro Hasselblad).

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Résolution en fonction du diaphragme
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Pleine ouverture obligatoire!


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Pour l'exemple j'ai choisi une image 4,5x6 homothétique du capteur.
Les images sont toutes numérisées à f:5,6.

8
8-Rapport de grandissement=0,6
Permet de numériser une image 6x6 et 6x7

9

9-Rapport de grandissement=0,75
Permet de numériser une image 4,5x6


9bis-Détails dans les ombres

10
10-Rapport de grandissement=1,22
Permet de numériser une image 24x36

11

11-Détails des images selon rapport de grandissement.
Meilleur résultat à G=1.2 qu'à G=0.6 qui reste acceptable.

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12

12-photographie de la table lumineuse
L: luminosité mesurée (en rouge)
rappels du tirage en grandissement 1:1(ici 0,93) et de la distance focale vraie de l'optique (116mm) et de la taille du capteur 43,8x32,9mm.

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Canon 5DII vs CFV50c
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14

Comparaison des capteurs en haut dos Hasselblad cfv50c versus capteur Canon 5DII, même objectif Nikkor AM-5,6/120mm, même grandissement 1:1.


Le grain de l'image parait plus fin sur l'image du haut.


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Planches contact
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Défauts de luminosité de la table lumineuse dès que l'on s'écarte du centre.















Correction avec calque de courbes muni d'un dégradé concentrique

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Conclusions

Cette expérience n'a de valeur universelle, elle ne concerne que des négatifs n&b, je n'ai pas la compétence pour gérer l'inversion des négatifs couleurs et la source de lumière n'est pas la plus adaptée pour les inversibles en couleur, je le fais quand même (mais en privé).
Le cheminement de l'expérimentation est parfois plus intuitif que calculé amenant à des erreurs dans le choix des matériels.
Malgré tout le dispositif permet la numérisation de films du 35 mm au 6x9 et plus à condition d'avoir une source lumineuse plus homogène.